Le sevrage est considéré comme une période traumatisante dans la vie du jeune poulain. Et pourtant il est possible de rendre cette étape quasiment anodine.

Nos poulains grandissent en troupeau et dès les premiers mois tissent des liens avec d’autres adultes ou d’autres jeunes. Ils participent aux activités (balades, parages, changements de pré, rencontres avec d’autres chevaux). Ils sont socialement éveillés et connaissent déjà les différentes facettes de la vie domestique.

Dès les premières semaines du poulain, nous le séparons de sa mère. A un mois, un poulain peut rester au pré pendant que sa mère part en balade. Comment ? En procédant par étape et en évitant tout stress !

La première séparation est physique mais surtout pas visuelle : par exemple, le poulain est en train de brouter au côté d'un cheval-ami, nous prenons sa mère en licol et la sortons du pré pour la nourrir devant la porte. Si les choses sont bien faites, le poulain manifeste peut être un vague intérêt à ce que nous faisons, mais en aucun cas de l’inquiétude.

Photo ci contre, Véga avec Phéérys, qui n'est pas sa mère !

Petit à petit, on peut éloigner la mère, l’emmener brouter plus loin, puis partir en balade 5 minutes, 10 minutes, une heure. Aucune de ces séparations n'est stressante, ni pour la mère, parfaitement manipulée et confiante en l’homme, ni pour le poulain, qui reste au pré avec ses chevaux-amis.

Et lorsqu’arrive le moment du sevrage, il suffit d’enlever la mère pour la mettre ailleurs, dans un pré qu’elle connait et avec des chevaux qu’elle a l’habitude de côtoyer. Car si on s’intéresse au stress du poulain, il faut aussi penser à celui de la jument !

L’alimentation de la mère et du poulain est surveillée, la mère, pour que sa production de lait s’arrête le plus vite possible (mais de façon naturelle), le poulain pour qu’il ne perde pas d’état.

Nous sevrons nos poulains lorsqu’ils ont entre 6 et 10 mois, suivant si les mères sont à nouveau pleines ou non.